Si les circonstances l'exigent,
renoncer à la succession d'une personne décédée est possible. Mais cette renonciation regroupe une série d'étapes constituant un processus qui peut paraître compliqué si vous ne cherchez pas à préalablement le comprendre. Connaître les étapes à suivre pour renoncer à une succession est la clé de votre réussite.
Dans un premier temps, cet article définit ce qu'est la renonciation à une succession, en explicite les raisons et pièges potentiels, ainsi que les alternatives à une telle renonciation.
Dans un deuxième temps, découvrez les étapes à suivre pour renoncer à la succession d'un défunt ainsi que quelques lois et règlements pertinents.
Renoncer à une succession : raisons, pièges potentiels et alternatives
Qu'est-ce que la renonciation à la succession ?
La renonciation à la succession d'un défunt est un processus juridique et spécifique permettant à une personne de volontairement renoncer à tous ses droits sur les biens laissés par le défunt.
Raisons de renoncer à la succession
De multiples raisons peuvent pousser une personne à renoncer à la succession d'un défunt. Il peut s'agir :
- D'un litige sur le testament. Si le testament fait l'objet d'un litige, la personne héritant des biens peut être différente de celle que désigne le testament. Dans ce cas, la personne nommée dans le testament peut choisir de renoncer à la succession afin de résoudre le différend.
- D'un manque d'intérêt pour les actifs. Cependant, si personne n'a d'intérêt quant aux biens du défunt, il est peu probable que la succession soit solvable. Dans ce cas, les biens risquent fort d'être distribués à l'État.
- D'une incapacité financière à gérer ces actifs. Dans un tel cas, mieux vaut renoncer à la succession pour que les actifs soient distribués à quelqu'un qui peut les gérer.
- D'une absence légale et totale de droit sur les actifs laissés par le défunt. Dans ce cas,
la personne renonce à la succession pour que les actifs soient distribués selon les volontés de la personne décédée.
Sachez que cette liste est loin d'être exhaustive !
Pièges potentiels de la renonciation à la succession
La personne qui renonce à une succession n'est pas libérée de toute responsabilité juridique ou financière qu'elle a pu avoir avec le défunt avant son décès. Il est donc crucial de bien réfléchir avant de prendre la décision de renoncer à une succession. Il est même important de consulter un avocat avant d'entreprendre toute action visant la renonciation.
Alternatives à la renonciation à la succession
Si une personne rencontre des difficultés lors d'une succession, mais qu'elle souhaiterait malgré tout ne pas y renoncer, elle peut disposer de quelques autres options :
- Contester le testament en démontrant qu'il est frauduleux.
- Prétendre et prouver que le défunt n'était pas mentalement capable de rédiger un testament au moment de sa signature.
- Demander au tribunal d'ouvrir la succession et de faire distribuer les biens à un autre bénéficiaire.
- Demander au tribunal d'être désignée comme tutrice de tout enfant mineur nommé dans le testament.
- Demander au tribunal de faire une demande de droits du conjoint si elle était mariée à la personne décédée au moment de son décès et si elle n'a pas de descendants vivants.
Étapes d'une renonciation à une succession et législation pertinente
Étapes de la renonciation à la succession
Pour renoncer à la succession d'un défunt, une personne doit prouver qu'elle remplit les conditions d'admissibilité fixées par l'État.
a. Déterminer l'admissibilité
Pour pouvoir renoncer à la succession, une personne doit avoir le droit d'hériter de cette succession. Cela signifie qu'elle doit être soit bénéficiaire du testament, soit mariée à la personne décédée au moment de son décès. Si la personne n'a pas le droit d'hériter de la succession, elle ne peut pas y renoncer. Si une personne est bénéficiaire du testament, elle doit soit accepter l'héritage, soit renoncer au testament afin d'annuler la succession. Si une personne est mariée à la personne décédée au moment de son décès, elle peut renoncer à la succession si elle n'a pas de descendants vivants.
b. Déposer les documents nécessaires
Selon sa situation, l'héritier souhaitant renoncer à la succession peut être amenée à :
- déposer une contestation de testament,
- une réclamation de parenté,
- ou une réclamation de droits de conjoint.
Cela peut nécessiter plusieurs formulaires.
Une contestation de testament est utilisée lorsqu'un héritier pense que le testament est frauduleux ou ne reflète pas exactement les souhaits de la personne décédée.
Une réclamation de parenté est une engagée lorsqu'une personne croit qu'elle a le droit d'hériter de la succession parce qu'elle est liée à la personne décédée.
Les droits du conjoint sont à revendiquer lorsqu'une personne pense avoir le droit d'hériter de la succession du fait d'être mariée à la personne décédée.
c. Soumettre les documents au tribunal d'homologation
Une fois que la personne a réuni les documents nécessaires, la personne qui souhaite renoncer à la succession doit les soumettre au greffe du tribunal d'instance du lieu du dernier domicile du défunt et attendre que le juge décide si la personne a le droit ou pas de renoncer à la succession.
d. Recevoir la confirmation de la renonciation
Si le tribunal accepte la demande, il émet une confirmation de la renonciation. Cette dernière est le document que la personne doit signer, en présence d'un notaire, pour officiellement renoncer à la succession.
Après avoir signé cette confirmation de renonciation, l'héritier concerné est officiellement libéré de toute responsabilité juridique ou financière qui pouvait le lier à la personne décédée.
Lois et règlements pertinents
Pour les décès survenus avant le 01.01.2007, la personne souhaitant renoncer à la succession bénéficie de 30 ans à compter de l’ouverture de la succession pour se faire entendre.
Pour les décès survenus après le 01.01.2007, la législation française octroie un délai de 10 ans à tout héritier voulant renoncer à une succession. Ce délai peut être de seulement 4 mois si d'autres héritiers contraignent à se décider celui qui veut renoncer à la succession.
La renonciation à succession n'a pas à être motivée et n'est pas irrévocable. Si les conditions sont réunies, un héritier ayant initialement renoncé à la succession peut révoquer sa renonciation. Il est alors considéré comme ayant rétroactivement accepté la succession.
Attention toutefois à ce changement d'avis, car de nombreuses sanctions prévues à l’article 778 du Code civil peuvent alors être prises à l'encontre de l'hériter qui revient sur sa renonciation.
L'essentiel sur la renonciation à une succession suite à un décès
Vous l'aurez compris, il est important de bien comprendre le processus et les conséquences potentielles d'une renonciation à une succession.
Celle-ci peut vous éviter d'éponger les dettes du défunt ou de permettre à vos héritiers d’hériter à votre place.
Si cette renonciation doit être effectuée dans des délais légaux, elle n'est ni irrévocable, ni à justifier.
Avant de choisir cette voie, en toute connaissance de cause, est-ce bien la bonne décision à prendre dans votre situation ?